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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/205

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pitalité la plus généreuse, et ils le croyaient bien eux-mêmes, lorsqu’en fouillant la terre, un saint d’aujourd’hui découvrit le corps d’un saint d’autrefois. Ces précieuses reliques ne tardèrent pas à faire des miracles ; les malades, les estropiés, les démoniaques, les femmes, et surtout les vieilles femmes, accoururent, et les riches offrandes plûrent chez mes ermites. Les offrandes et les reliques firent ce qu’avaient fait déjà le chapelet et mes raisins ; d’autres saints hommes arrivèrent, et je vis un beau jour un couvent de moines à la place même où j’avais fait bâtir une petite cellule pour un pauvre pécheur errant et repentant.

Cela m’inquiéta : ces ermites, devenus moines, me demandaient de nouvelles terres ; de la prière, ils allèrent jusqu’à l’ordre, et de l’ordre à la menace. J’avais reçu des malheureux, je voulus chasser des ingrats : mais voilà que le Saint--