Aller au contenu

Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 24 )

faire un mauvais parti. J’ai besoin de beaucoup d’or pour établir les sapeurs du Christ, dont vous serez le chef après moi ; les princes, les chevaliers, les croisés sont gueux et misérables comme les habitans du pays, parce que le fruit de leurs brigandages a passé dans les mains des courtisanes et des prêtres. Les courtisanes ne l’ont point gardé, les prêtres l’ont employé selon l’intention des pécheurs à l’embellissement des églises et des monastères ; il faut donc voler les églises et les monastères. Malgré la bulle du Pape dont vous a parlé l’abbesse, j’ai les mains liées ; car si le Saint-Père accorde des indulgences aux voleurs et aux meurtriers, ce ne peut être à ceux qui voleront ou tueront les prêtres, les nonnes et les moines ; on ne donne point des armes contre soi ; je ne puis donc, moi chrétien, leur causer aucun dommage ; mais vous qui