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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/93

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dire, ne se servir ni des bras ni de la langue, sont des moyens sûrs de plaire à Jehovah, j’ai pensé que se priver de l’usage de toute autre partie du corps, et surtout de tous ses membres à la fois, ce serait lui procurer une joie indicible, en reconnaissance de laquelle il nous ouvrirait toutes les portes du Paradis ; voilà pourquoi celui-ci a les bras liés, celui-là les yeux bandés, cet autre les oreilles bouchées, cet autre, enfin, réunissant toutes les perfections, ne se sert ni de ses pieds, ni de ses mains, ni de sa langue, porte un bandeau sur les yeux, et des étoupes dans les oreilles ; nous lui ouvrons la bouche, et lui enfonçons la nourriture avec les doigts ; mais nous cherchons inutilement un moyen de la lui faire avaler sans mouvement du gosier. Cependant, comme il faut qu’il arrive à Jérusalem, et qu’il n’y a ici que des pasteurs et point d’ouailles, je lui ai permis de marcher