Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/101

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avenir ; vous ne pouvez vivre, vous dis-je : la mort vous attend, l’enfer et le ciel sont devant vous : choisissez !

Ah ! quel bonheur est le vôtre ! Vous êtes assuré de gagner en un moment le ciel, où tous les hommes sont appelés, mais où si peu d’élus parviennent.

On s’aperçoit à l’élévation du style du moine, car c’était lui, combien son âme était convaincue de la sainteté de l’entreprise ; il était surpris lui-même de la noblesse de ses expressions, de la pompe de son débit. Ainsi, le langage des prophètes, invectivant contre la prostituée de Babylone, en rappelant Sion à ses devoirs, était brillante d’images et ne ressemblait en rien au langage ordinaire de l’inspiré. Le moine s’exprimait d’une manière assez commune, mais il sentait alors le besoin de frapper l’imagination de Florestan. Il chercha donc à imiter la manière du philosophe, et, avec l’aide du Saint-Esprit, il en vint