Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/120

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mille morceaux ce corps misérable, promenez mes membres sanglans dans les rues de Rome catholique, comme autrefois ceux de la femme du Lévite d’Éphraïm dans les villes d’Israël, si mon cœur connaît la pitié ; mais vous, êtes-vous à l’abri d’un remords criminel ? Ne vous ai-je pas vu détester vos exploits et pleurer les infidèles ? Vous êtes chrétien, mais vous êtes faible ; il faut à votre âme une nourriture céleste, qui l’élève au-dessus d’elle-même ; Dieu va s’unir à vous sur ces tombeaux qui vous rappellent le sien, dans ce lieu de mort où la place des méchans est préparée, il va s’unir à vous. Son corps et votre corps seront un ; son âme sera votre âme, et vous serez implacable dans sa vengeance ; car vous connaîtrez en vous-même qu’il vous ordonne de l’être.

Il dit, prend le pain, le consacre, et ce pain changeant de nature est à