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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/123

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Vengeance ! répétèrent à la fois tous les échos des catacombes, vengeance !…

Ces cris terribles de vengeance, proférés par les deux conjurés, répétés par les échos, roulèrent dans la vaste étendue des catacombes, comme le bruit de l’orage dans la nue, comme le retentissement de la foudre le long des vallées. À ce bruit horrible, il parut que, l’enfer entrouvrant ses abîmes, les démons échappés étaient venus dans cette noire caverne agiter leurs chaînes, et que les morts eux-mêmes, s’agitant au fond de leur tombe, se levaient debout en gémissant pour recevoir la foule des autres morts que la vengeance chrétienne allait précipiter auprès d’eux.

Épouvantés par ce bruit inaccoutumé, des monstres ailés sortirent en effet des tombeaux ; le battement lugubre de leurs ailes immenses, leurs cris affreux, le tumulte de leur fuite, ajoutèrent une nouvelle horreur à l’horreur de ces