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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/127

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Assise à la première heure de la nuit auprès de ces rochers, elle entendit les pas d’un homme : c’était le moine ; il entra. Laurette réfléchissait à ce qu’elle devait faire, quand elle entendit derrière elle un bruit nouveau : on s’approche, on entre : c’était Florestan. Elle crut le reconnaître ; sa curiosité devint plus vive, et l’emporta sur ses terreurs ; elle fit un pas en avant, sortit, rentra ; enfin, la lueur de la lampe ayant frappé ses yeux, elle s’avança vers elle lentement ; s’arrêtant, hésitant, portant ses mains pour rassurer ses pas, tantôt sur des tombeaux, tantôt sur des ossemens ; et, malgré sa terreur, poussant des cris étouffés toutes les fois que ses mains rencontraient ces objets affreux ; ces cris et ces gémissemens furent répétés et multipliés par les voûtes sonores.

La crainte d’être découverte l’arrêta loin des deux chrétiens, mais son oreille attentive saisit une partie de leur projet :