Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/131

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verselles, et le retentissement lointain comme d’une armée qui semblait se précipiter vers le théâtre de l’incendie ; (bientôt on entendit la voix des hommes, le hennissement des chevaux, le choc des armes) tout contribuait à faire de cette nuit une nuit d’horreur, et de ces lieux, naguères si tranquilles, les lieux les plus épouvantables de la terre.

Cependant le moine et le chevalier poursuivaient leur sainte entreprise ; le moine mit le pied sur le cou du premier qu’il rencontra ; respirant encore, étendu près de l’hospice dont il venait de sortir à demi-brûlé ; il repoussa dans les flammes un juif qui s’échappait ; il reçut sur la pointe de son couteau un musulman qui sautait par la fenêtre ; et puis, se plaçant à côté de la porte, il fourra sa lame, à la manière de saint Aod, dans le ventre de tous ceux qui se présentèrent. Florestan, plus intrépide, était