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le chevalier avait fait l’éloge de Florestan, il racontait des histoires de la croisade, et Gabrielle l’attendait, comme l’ami de son amant, pour parler avec lui de la guerre et de la gloire des Croisés. Dans cette guerre et dans cette gloire, elle ne voyait que Florestan ; c’était à lui qu’elle attribuait tous les exploits de l’armée, et sur son front qu’elle posait tous les lauriers.

Le chevalier se permit d’arborer les couleurs de la dame, il en obtint même une écharpe. En la donnant à l’amant, elle crut la donner à l’ami ; la présomption reçut le don de la confiance : il courut, dans les cours et les châteaux du Midi, étaler son bonheur, et disputer aux chevaliers la gloire d’être aimé de la plus belle ; il les vainquit, et les obligea d’aller à ses pieds confesser leur défaite et la prééminence de sa beauté. Ils abordaient Gabrielle la honte sur le front, et se retiraient le trouble