Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/204

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de traverser des pays déserts, et je suis peu difficile aujourd’hui.

Gabrielle fut d’abord grandement émerveillée du discours outre-cuidant de l’inconnu ; elle ne savait que répondre. Le chevalier ajouta : Ne craignez point le retour des fantômes de votre imagination ; j’ai frappé sur le talisman déposé par l’enchanteur à l’entrée de la grotte ; pour que vous rêvassiez encore, il vous faudrait sortir et rentrer sans frapper un nouveau coup. Ainsi, reposez-vous, imitez-moi : cette onde est salutaire ; l’air de ces bosquets est pur. Gabrielle se laissa persuader d’autant plus aisément, qu’elle avait, enfin, à la voix, reconnu le beau chevalier, l’ami de Florestan ; elle fut curieuse de voir l’opinion qu’il pouvait avoir d’elle ; son amour-propre était flatté d’avance des éloges qu’elle se promettait de la bouche d’un pareil homme. Gabrielle,