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sauvé des eaux comme lui, et portait, outre les attributs du chef Israélite, la planche de la vraie croix ; à ses côtés marchait le patriarche des fous en habits pontificaux. Les croix et les bannières, les tambours et les fifres, annonçaient au loin ces processions ; enfin, elles arrivèrent chacune dans son église. Alors la joie des fidèles ne connut plus de bornes : le patriarche, l’archevêque, l’évêque, ou le prêtre des fous, se mit à dire la messe, et pendant qu’il la disait, « les uns continuèrent leurs chants obscènes, les autres jouèrent aux dés sur l’autel, mangèrent et burent, mirent des ordures dans les encensoirs, crièrent, hurlèrent, aboyèrent, sifflèrent, firent des grimaces au célébrant, se moquèrent des mystères de Jésus, de la Vierge, de Dieu même[1]. »

  1. Extrait des descriptions de ces fêtes.