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rées et morales, prirent très-mal les observations des dissidens ; il y eut même des fidèles qui soutinrent que cette fête « ayant été célébrée de tout temps[1] par de saints personnages, on ne pouvait mieux faire que de les imiter ; que d’ailleurs la folie nous étant naturelle, il fallait lui donner un libre cours, au moins une fois par an ; que les tonneaux de vin creveraient si on ne leur ouvrait la bonde, et par la même raison le vin de la sagesse nous ferait crever comme des tonneaux, si nous le laissions toujours bouillir en nous. — Enfin, et cette raison sortit de la tête d’un docteur en théologie[2], que la fête des fous n’était pas moins approuvée de Dieu que la fête de la

  1. Telles sont, en effet, les raisons qu’on donnait de cette fête.
  2. Cette thèse fut soutenue à la fin du XVe siècle par un docteur en théologie, à Auxerre.