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mon oreille cherche à deviner cette voix. La voix reprend, et s’écrie :

Je suis l’Éternel ton Dieu.

Ces grands mots ne m’imposent pas, j’observe Moïse ; mais enfin la voix s’écrie :

« Aimez votre père et votre mère ; respectez votre prochain dans sa personne, dans ses biens, dans sa réputation… »

Mon doute cesse, l’éclair luit, le tonnerre gronde ; mais j’ai reconnu Dieu plutôt à sa morale qu’à son tonnerre.

Mais pourquoi suis-je obligé de combattre les livres juifs ? y a-t-il encore un peuple juif ? ses bannières sanglantes flottent-elles autour de Raba ou de Benjamin ? Jahel médite-t-elle l’assassinat de son hôte, dormant sur la foi de leur vieille amitié ? le temple est-il debout ? et le grand-prêtre a-t-il fait sortir du sanctuaire le commandement de la perfidie et du crime ? Je regarde, et je ne vois partout que des misérables errans