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croire que le Saint-Père a reçu le pouvoir de lier et de délier ; ils nous exterminent parce que nous soutenons que l’ange Gabriel ne portait point le Coran au prophète. Certes, nous ne nous ferions pas la guerre pour nous forcer à convenir que ces mots du vainqueur de la Mecque : « Faites du bien aux pauvres et parlez-leur avec douceur ; mesurez à bonne mesure et pesez à bon poids ; ne soyez point superbes, vous ne serez jamais aussi grands que les montagnes »[1] ; et ceux-ci, de Jésus :

  1. Coran, chap. du voyage de nuit. Dans ce livre, peu connu, il y a peu d’ordre et beaucoup de redites ; mais il y a des morceaux charmans et d’autres sublimes. Il est rempli de petits contes à la manière arabe. C’est dans le chapitre suivant, celui de la Caverne, que Voltaire a pris l’idée d’un de ses plus jolis romans. L’aventure est racontée comme arrivée à Moïse ; dans ce chapitre se trouve cette définition de la vie, qui me paraît si pittoresque :

    « La vie de ce monde est semblable à la rosée