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rais pour moi, s’il le fallait pour mon salut ; car, si tu ne me trouves que les vertus d’un homme, tu dois chercher à me montrer les vertus d’un Dieu ; chrétien rigide, tu m’aimeras ; ta rigidité doit être rigueur pour toi, clémence pour moi ; tel fut le Christ. Tu m’aimeras, te dis-je, malgré mes erreurs ; car tu connaîtras que je crois tout ce que je puis croire, et surtout que je fais tout le bien que je puis faire. Ton maître et le mien n’en demandait pas davantage.

Mais cette question est oiseuse. Je rendrai compte à Dieu de ma croyance. Je ne dois aux hommes que de me bien conduire ; je ne dois aux chrétiens que de me conduire d’après les leçons de notre guide. Si je les mets en pratique, je suis chrétien. S’ils croient à sa divinité, et qu’ils ferment l’oreille à sa voix et marchent dans d’autres voies, seront-ils également chrétiens ?

Vous le savez ; mon maître vécut