Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/6

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parce que tout ce qui prend un commencement doit avoir une fin. Lorsque l’homme sort de la vie par l’effet des lois générales, les desseins de Dieu s’accomplissent ; quand on lui arrache la vie, on les viole. La plupart des nations ont admis l’existence d’un être immortel, auteur du mal, mais elles ne l’ont point appelé Dieu. Les Indiens le nomment Routrem, éternellement en guerre avec Brama : les chrétiens l’appellent Satan, toujours occupé de sinistres projets. Si deux voix descendant de la nue frappaient à la fois votre oreille, et que l’une vous dît : aimez-vous les uns les autres, soyez clémens et miséricordieux, tandis que l’autre vous crierait : tuez, exterminez tout ce qui ne pense point comme vous ; massacrez tout ce qui ignore ma nature, parce qu’il ne m’a pas plu de la faire connaître : auquel des deux principes attribueriez-vous l’ordre d’exterminer ou la recomman-