Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/91

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de douleur, où, misérable et souffrant, il gémissait presque sans espérance. Gabrielle était là, sa main posée sur ce cœur embrâsé, sa bouche sur la sienne… Que n’a-t-il mille vies pour les sacrifier à ce Dieu de miséricorde et de bonté ? quels travaux seront au-dessus de son courage ? quels exploits ne seront égalés par les siens ? Venez, ennemis de la croix, farouches nomades des déserts de l’Arabie, habitans de l’Inde et du Gange, noirs Africains des bords de la mer et du Nil, venez ; il vous défie tous, les plus vaillans et les plus vigoureux, un à un, tous ensemble ; le combat ne cessera que lorsque le chevalier chrétien aura cessé de vivre.

Champion nommé par Dieu même, amant servi par les anges, il se sentait plus qu’un homme, et brûlait de prouver sa vertu. Le vieillard vint à lui, le héros détourna la tête. Il craignit de retrouver dans ses yeux le poison dont