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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/102

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mur très-faible : lui et les Pères travaillèrent avec ardeur à la détacher des murailles environnantes ; ils y parvinrent ; le théologien sortit alors du souterrain et alla presser l’arrivée de la procession. Le baron, très-content des moines, s’engagea par serment de les abreuver toutes les années à pareil jour, en mémoire de la paix jurée. Persuadé de la vérité de la lettre, il ne douta pas que ses prisonniers n’eussent le grain de foi de l’Évangile, il fit donc murer la trappe après leur avoir déclaré qu’ils ne sortiraient qu’à travers les murs ; à ces mots ; ils eurent l’air de se mettre en prières ; mais, assurés de leur délivrance, ils se mirent en effet à boire, et dans l’obscurité ne mesurèrent pas leurs coups.

Cependant les fidèles approchaient en chantant des hymnes ; les bannières sacrées flottaient au gré des vents ; et, sous le dais, orné de lauriers et de fleurs, le prêtre étalait aux regards étonnés et