Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/22

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elle écoute la voix sépulcrale de la vieille ; peu après elle ose soulever ses draps, et regarder furtivement la sorcière d’abord à travers ses doigts, ensuite en clignant les paupières, enfin les yeux ouverts et fixes, car la flatterie et l’espérance sont toujours bien reçues sous quelques traits qu’elles se présentent, demandez aux rois s’ils daignent vous parler ; aux sages si vous en connaissez ; aux amans, car il en est encore ; ou plutôt, demandez à vous mêmes !

La vieille folle promit à la jeune fille de lui faire voir son amant, mort ou vif, c’est-à-dire de la réunir à lui pour quelques momens, s’il vivait encore, et d’évoquer son ombre s’il n’était plus ; il ne s’agissait pour Gabrielle que de l’accompagner au sabbat, de faire un pacte avec le Diable, lequel comble de biens ses adorateurs, et surtout les belles ; car le Diable aime les belles femmes ; aussi voilà pourquoi il y a tant d’ensorcelées ;