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Mes amis, dit-il aux vilains, vous savez le malheur de ma fille, vous pouviez la livrer aux prêtres et ne l’avez pas fait ; je veux vous en récompenser ; voyez cette bourse pleine d’or, voyez ces riches étoffes, je vais les distribuer à ceux qui près du cimetière ont vu leur maîtresse arrivant du sabbat, et n’ont voulu, ni la secourir, ni la perdre, se contentant de pleurer son crime et son malheur ; braves gens, passez de ce côté !

Les braves gens y passèrent ; femmes, filles, enfans et vilains ; les serfs et les valets du baron parurent alors.

Coquins ! dit-il aux braves gens ; vous devez les uns les autres vous dénoncer, vous emprisonner, vous tuer ; vous devez d’un œil sec voir les infortunes de vos amis, de vos proches, de vos enfans ; vous êtes ici-bas pour travailler, souffrir et obéir ; mais quand il s’agit de vos maîtres, au lieu de pleurer, il faut voler à leur