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nans et à leurs femmes. — Est-il vrai, manans ? — Oui, monseigneur. — Vous vous trompez, peut-être ; réfléchissez-y un moment ; en attendant, dit-il à ses valets, qu’on pende Lucas haut et court par le cou à ce vieux figuier. Lucas fut pendu de suite, malgré ses cris et les cris de sa femme et de ses enfans.

Quand l’opération fut terminée, le baron se tourna vers les manans : — Eh ! bien, mes amis, que vous en semble, après y avoir réfléchi ? Avez-vous entendu dire à votre maîtresse qu’elle avait fait un pacte avec le Démon ? — Non, monseigneur, non, monseigneur : — C’est bien. La mémoire vous revient, j’en suis charmé ; prenez garde à ne pas la perdre devant les moines, les prêtres et leur justice. Ce figuier a beaucoup de branches, et nous ne manquons pas de cordes ; de plus, mes gens me prient de leur permettre d’aller faire le dégât dans vos terres pour se payer de leurs