Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/76

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ler aux pieds de ses chevaux tous ceux qui, sur la grande route, n’étaient pas assez lestes pour ouvrir une large voie à ses gens-d’armes courant à bride abattue ; cette manière d’agir calma les esprits, et l’affaire se serait assoupie sans l’obstination des moines. Ils sortirent en procession de leur couvent, et, bannières déployées, se dirigèrent vers le château ; la justice suivait les moines, les sergens et les dévots escortaient la justice ; force fut au baron de laisser entrer le clergé et son cortége. Ils entrèrent, on interrogea les manans, ils n’avaient rien vu, rien entendu. Gabrielle, plus franche, convint de tout, nomma la vieille sorcière, premier auteur de son crime, raconta ses aventures au sabbat, et fut visitée par les matrones et les docteurs ; conséquemment on lui trouva, sous l’aisselle gauche, la marque du Démon ; cette preuve parut suffisante aux plus incrédules,