Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/194

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se manifesterait dans les effets produits sur la valeur des marchandises par un impôt sur les produits agricoles. Selon que ces effets seraient plus ou moins sensibles, ils favoriseraient ou gêneraient l’exportation de certaines marchandises, et auraient certainement les mêmes inconvénients qu’un impôt sur les marchandises, en détruisant la relation naturelle entre la valeur de chacune. Ainsi le prix naturel d’un chapeau, au lieu d’être égal à celui d’une aune et demie de drap, pourrait ne plus valoir qu’une aune et un quart, ou bien il pourrait valoir une aune et trois quarts de drap, ce qui donnerait peut-être une autre direction au commerce étranger. Mais, probablement, aucun de ces inconvénients ne dérangerait la valeur des objets exportés ou importés ; ils ne feraient qu’empêcher la meilleure distribution possible du capital dans le monde entier, distribution qui n’est jamais si bien réglée que lorsqu’on laisse chaque marchandise atteindre librement son prix naturel.

On voit donc que, quoique la hausse dans le prix de la plupart des marchandises nationale puisse pendant un certain temps entraver les exportations en général, et quoiqu’elle puisse même empêcher l’exportation d’un petit nombre de marchandises, cette hausse ne dérangerait pourtant pas d’une manière notable le commerce étranger, et ne nous placerait pas dans une position désavantageuse pour ce qui regarde la concurrence dans les marchés étrangers.