Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/285

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sés à affermer des biens fonds ; s’il tombait sur les propriétaires, il y aurait bien des fermes qui ne seraient points louées, car elles ne rapporteraient pas de fermage. Mais sur quels fonds ceux qui produisent du blé sans payer de fermage, prendraient-ils de quoi payer l’impôt ? Il est évident que l’impôt doit tomber sur le consommateur. Comment une telle terre pourrait-elle payer un impôt égal à la moitié ou aux trois quarts de sa production, ainsi que M. Say l’énonce dans le passage suivant ?

« On voit en Écosse de mauvais terrains ainsi cultivés par leurs propriétaires, et qui ne pourraient l’être par aucun autre. C’est ainsi encore que nous voyons dans les provinces reculées des États-Unis des terres vastes et fertiles dont le revenu tout seul ne suffit pas pour nourrir leur propriétaire : elles sont cultivées néanmoins ; mais il faut que le propriétaire les cultive lui-même, c’est-à-dire, qu’il porte le consommateur à l’endroit du produit, et qu’il ajoute au profit de son fonds, qui est peu de chose ou rien, les profits de ses capitaux et de son industrie, qui le font vivre dans l’aisance.

« On connaît que la terre, quoique cultivée, ne donne aucun profit, lorsqu’aucun fermier ne veut payer de fermage ; c’est une preuve qu’elle ne permet de retirer que les profits du capital et de l’industrie nécessaires à sa culture. » Say, liv. II, chap. 9, 3e éd.

    dépopulation. Le défaut de population excède souvent même, par des causes que découvre l’économie politique, mais qui ne peuvent être développées ici, le défaut de production des aliments. C’est ainsi que la dépopulation de l’Égypte à excédé le déclin de son agriculture. Il ne faut donc pas être surpris si des terres qu’on laisse en friche ne font pas monter le prix du blé. — J.-B. Say.