Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/382

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pas déterminées par celles de l’étalon lui-même, effectuer les mouvements monétaires au moyen de l’agent le moins coûteux, serait atteindre le degré de perfection le plus élevé auquel on puisse amener la circulation d’un pays. Or, on obtiendrait tous ces avantages si l’on obligeait la banque à délivrer, au lieu de guinées, et en échange de ses billets, des lingots d’or et d’argent, évalués au titre, et au prix de la monnaie : de cette manière, toutes les fois que le papier descendrait au-dessous de la valeur des lingots, on en réduirait immédiatement la quantité. Pour empêcher que le papier ne s’élevât au-dessus des lingots la banque serait en même temps astreinte à échanger son papier contre l’or, au titre et au prix de 3 l. 17 s. l’once. Afin de ne pas surcharger les opérations de la banque, les quantités d’or demandées en échange de papier, au taux de 3 liv. 17 s. 10 ½ et celles offertes à raison de 3 l. 17 s. devraient être de vingt onces au moins. En d’autres termes, la banque serait obligée, à partir de vingt livres, d’acheter toutes les quantités d’or qui lui seraient offertes au prix de 3 1. 17 s.[1] l’once et de vendre celles qui lui seraient demandées au prix de 3 liv. 17 s. 10 ½ ; et le soin qu’auraient les administrateurs, de régler la masse de leur papier la garantirait contre tous les inconvénients qui pourraient résulter de ces dispositions.

La loi devrait laisser en même temps importer et exporter sans entraves tous les lingots. Ces opérations sur les lingots seraient d’ailleurs très-rares si la banque s’attachait à rapporter ses avances et ses émissions au criterium que j’ai déjà si souvent indiqué ; criterium qui consiste dans le prix des lingots au litre, indépendamment de la quantité générale de papier en circulation.

On aurait déjà réalisé une grande partie de mon projet, si l’on obligeait la banque à changer contre ses propres billets des lingots évalués au titre et au prix de la monnaie. On pourrait même, sans

    intitulé : Projet d’une Circulation monétaire économique et sûre. Ce pamphlet a été publié par moi, en 1810. (Note de l’Auteur.)

  1. Le prix de 3 l.17 s., que nous avons indiqué ici, est, nécessairement, un prix arbitraire : il y ; aurait peut-être d’excellentes raisons pour le fixer un peu plus haut ou un peu plus bas. En disant 3 1.17 s., j’ai seulement voulu éclaircir le principe. Le prix devrait être conçu de manière à ce que le possesseur de l’or trouvât de l’avantage à le vendre à la Banque plutôt qu’à le faire monnayer par l’administration.

    La même observation s’applique à la quantité désignée de vingt onces. Il pourrait être tout aussi convenable de la porter à dix ou à quinze.