Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour donner un résultat déterminé. » Cela ne ferait pas hausser la valeur de tous les produits, et n’augmenterait pas par conséquent la rente. Au contraire : si, par suite de ces améliorations, la quantité nécessaire de subsistances pouvait être obtenue en employant moins de bras ou moins de terres, le prix des produits agricoles baisserait, et une partie des capitaux serait retirée de l’agriculture. Rien ne peut faire monter la rente que la demande Le nouveaux terrains moins fertiles ou quelque cause qui puisse occasionner un changement dans la fertilité relative des terrains déjà cultivés[1]. Des améliorations dans l’agriculture et dans la division du travail, s’étendent à tous les terrains ; elles augmentent la quantité absolue des produits agricoles de chaque fonds de terre, sans peut-être déranger beaucoup les proportions relatives qui existaient auparavant entre les différents terrains.

M. Malthus a relevé avec raison une erreur du docteur Smith. « L’argument du docteur Smith, dit-il, de réduit à ceci : Le blé a cette singulière propriété qu’on ne peut en encourager la production de la même manière que celle de toutes les autres marchandises. »

Il ajoute : « Je ne prétends cependant pas contester la puissante influence que le prix du blé a sur le prix du travail, en prenant le terme moyen d’un nombre considérable d’années ; mais cette influence n’est pas telle qu’elle puisse s’opposer au mouvement des capitaux portés vers l’agriculture ou détournés de cet emploi ; ce qui est le véritable objet de la discussion. Cela paraîtra suffisamment prouvé par un examen rapide de la manière dont le travail est payé et dont il est offert dans le marché, et par l’étude des conséquences qui découleraient inévitablement de la proposition d’Adam Smith, si elle était une fois admise[2]. »

M. Malthus cherche ensuite à prouver que la demande et le haut prix encouragent d’une manière aussi efficace la production des produits agricoles, que la demande et la cherté de toute autre marchandise encouragent leur production. D’après ce que j’ai dit sur les effets

  1. Il est inutile de le répéter sans cesse, mais il faut toujours faire attention que le même effet, aura, lieu, non-seulement par l’emploi de différentes portions de capital, mais encore en employant sur les terres déjà cultivées des portions différentes de capital avec des résultats différents, le fermage étant la différence du produit obtenu moyennant un capital et un travail pareils sur une même ou sur différentes qualités de terrains. (Note de l’Auteur.)
  2. Voyez Observations, etc., page 4.