Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/85

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produit d’un travail moins considérable que celui qu’ils déplacent, même quand ils ont la même valeur vénale. Ils ont pour effet de faire sentir à un plus petit nombre d’individus l’accroissement de valeur que prennent les subsistances et qui se reflète dans les salaires. Dans le cas cité plus haut cette hausse n’atteint que quatre-vingt-cinq ouvriers, et l’économie de main-d’œuvre qui en résulte se révèle par la modicité du prix de la marchandise fabriquée. Ni les machines, ni les produits créés par les machines ne prennent une valeur réelle plus considérable ; tous ces produits, au contraire, baissent et baissent proportionnellement à leur destructibilité.

Il ressort donc de ceci, qu’aux premiers jours de toute société, avant qu’on n’ait mis en œuvre une grande quantité de machines et de capital fixe, les marchandises produites au moyen de sommes égales auront à peu près la même valeur ; mais ces faits disparaissent aussitôt après l’introduction de ces coûteux agents. Les marchandises produites avec les mêmes capitaux pourront avoir une valeur bien différente, et tout en étant exposées à hausser ou à baisser relativement les unes aux autres en raison de la quantité de travail consacrée à les produire, elles restent soumises à une autre influence, celle de la hausse ou de la baisse des salaires et des profits. Dès que des marchandises qui se vendent 5,000 liv. st. pourront être le produit d’un capital équivalent à celui qui a servi à créer d’autres marchandises se vendant 10,000 liv. st., les profits du manufacturier seront les mêmes ; mais ces profits deviendront inégaux toutes les fois que le prix des produits ne variera pas avec la hausse ou la baisse des profits.

Il paraît encore que la valeur relative des marchandises auxquelles on a consacré un capital durable varie proportionnellement à la persistance de ce capital et en raison inverse du mouvement des salaires. Cette valeur s’élèvera pendant que baisseront les salaires ; elle fléchira au moment où s’accroîtra le prix du travail. Pour les marchandises, au contraire, qui ont surtout été créées avec du travail et peu de capital fixe, ou du moins, avec un capital fixe d’une nature plus fugitive que celle de l’étalon des valeurs, elles baisseront et hausseront parallèlement aux salaires.

SECTION VI.

D’une mesure invariable des valeurs.

Les marchandises variant dans leur valeur relative, il est à dé-