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Sophie, ou

Je répondrai tout doux, tout doux,
Pour arranger leur rendez-vous,
Si je prête mon miniſtère ;
C’eſt en tout bien & tout honneur,
N’ayez pas peur, n’ayez pas peur,
Laiſſez-moi faire :
Je rendrai muet le cenſeur
Sans trahir le myſtère.
Je répondrai &c.

Sophie.

Me voilà fort raſſurée, vous n’y penſez pas, ma bonne ; heureuſement vous ſerez bientôt délivrée du ſoin pénible de garder mon ſecret : Clairville a dû le confier à M. Durval ; cet honête Marin a de l’amitié pour moi, du pouvoir ſur l’eſprit de mon tuteur, j’eſpere tout de ſa protection.

Nison.

Ce M. Durval n’eſt-il pas l’Oncle de Célicour, dont le mariage eſt arrêté avec la fille de Madame de St. Aubin ?

Sophie.

Oui, tous deux doivent ſe rendre ici pour dreſſer les Articles ; Clairville étoit convenu de les accompagner, & d’engager Durval à parler à ſon Père ; Ah ! Niſon, je tremble en penſant que ce jour va peut-être décider de mon ſort pour jamais : M. de St. Aubin pardonnera-t-il à ſon fils un mariage fait ſans ſon aveu ? s’il entreprenoit de le rompre que deviendrois-je ?

Nison.

Eh ! pourquoi voudroit-il vous rendre malheureuſe ? Qu’a-t-il à vous reprocher ?