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le Mariage caché.

Sophie.

Ah ! pardonnez,
Daignez être mon Père,

Clairv.

Séche tes pleurs,
Grace, grace, mon Père.

Sophie.

Non, non, rien ne peut appaiſer ma douleur,
Et je ſens déchirer mon cœur.

Clairv.

Chère Sophie, appaiſe ta douleur,
Et je ſens déchirer mon cœur.

Sophie &
Clairv.

A la pitié laiſſez-vous attendrir,
Je paſſerai mes jours à vous chérir.
Ah ! pardonnez &c.


Durval pleurant.

Oh, par ma foi, je n’y ſaurois tenir, … Ecoute, tu feras toutes les ſottiſes que tu voudras, mais je t’avertis, que ſi tu les bannis de ta maiſon, je les recevrai dans la mienne, &, s’il faut plaider, nous plaiderons.

St. Aubin.

Mais conſidérez donc que Sophie ne devoit jamais prétendre…

Durval.

Quoi ! que vas-tu dire, n’allois-je pas épouſer moi ? allons ! ne t’oppoſe plus à leur bonheur. Sophie devoit être ma femme, je l’adopte pour ma fille, & je m’engage à la doter. Je le peux ſans faire tort à Celicour.