Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/155

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l’exercice public de leur religion, bien entendu qu’aucun prêtre n’officiera sans sa permission et avant d’avoir prêté serment de fidélité au Roy de Grande Bretagne, Secundo : que les dits habitants ne seront point exempts de défendre eux-mêmes leurs habitations, leurs terres et le gouvernement, 3o : qu’ils prêteront serment de fidélité au Roy de la Grande Bretagne avant le vingt-six de ce mois, et que pour cet effet il enverra des officiers sur les établissements françois, savoir à la rivière d’Annapolis, à la Grande Pré et à Chinictou.

« Il est facile de concevoir l’embarras où ont été les dits habitants en recevant cette ordonnance. Le Sr. de Boishébert qui m’en a informé par sa lettre du treize septembre me marque qu’ils ne sauraient être plus consternés, qu’ils désirent de trouver asile chez nous à PetKeKoudiac, Memeramcouqc et Chipoudy et qu’ils sont très disposés à s’y réfugier.

« Je lui ai fait répondre le 29 septembre qu’il devoit non seulement recevoir les dits habitants, mais même les inviter à venir s’établir dans les terres de son poste ou en dessus du portage de la baye verte, et leur donner tout secours et assistance quand ils y seroient. Je lui marque aussi d’en user de même avec les Mikmak s’ils sont obligés de quitter l’Acadie, mais je lui recommande d’agir avec toute la circonspection possible pour ne pas nous compromettre avec les Anglois.

« La lettre que le R. P. Germain m’a écrite est dans les mêmes termes, celle de M. l’abbé le Loutre me paroit si intéressante que j’ai l’honneur de vous en envoyer copie. M. Bigot auquel cet abbé a écrit pour le même sujet, vous en rendra compte.

« Les trois sauvages qui m’ont porté ces dépêches m’ont