de hachette, la bouche pleine de boue, les os de ses jambes broyés, enfin méconnaissable[1]. »
« La mort de Rasle fut la cause de grandes réjouissances dans le Massachusetts ; et quand Harmon, le doyen des commandants (de l’expédition,) apporta à Boston les chevelures de ses victimes, (faisceau de sanglants trophées fait de chevelures de femmes et d’enfants et de celle d’un vieux prêtre,) il fut reçu comme s’il eut été un grand général, tout frais sorti d’un champ de victoire[2] »
« Un certain capitaine Lovewell, dit encore Hannay, jaloux de la renommée de Harmon comme enleveur de chevelures, et son patriotisme échauffé par l’espoir du large bu- .
- ↑ Philip H. Smith. Acadia. — A lost chapter in American History. P. 119. —
Le MS. original, — fol 374 — donne le renvoi exact à l’ouvrage de Smith, et en
fait suivre l’extrait de la note ci-dessous : « Cet épisode est raconté autrement
par Parkman. Nous n’avons pas cherché à le pénétrer, et nous le donnons tel
qu’il est. Cependant, il est adopté par tous les historiens que nous avons sous
la main. Murdoch attribue ces cruautés, et autres de même nature, aux idées
particulières des Puritains : « Nous devons avoir présent à l’esprit, dit-il, que
les doctrines professées par les Puritains de la Nouvelle-Angleterre, à cette
époque, étaient profondément imprégnées d’idées empruntées à l’Histoire des
Juifs, telle que présentée dans l’Ancien-Testament, et que c’est de là aussi qu’ils
tiraient leurs maximes de représailles et de talion. » — (Hist. of N. S., vol. I, ch.
XLVI, p. 414).
Tout le chapitre dixième du tome premier de A Half Century of Conflict est consacré au Père Sébastien Rasle. — Cf. aussi Kingsford. Hist of Canada, III, p. 190 et seq.
- ↑ Hannay, ch. XVII. P. 320.
p.144, note. — Cf. Charlevoix, Nouvelle-France, édit. Didot (1744,) Tome IV, liv. XX, de page 109 à page 123 : « Le Père Rasle était d’une bonne famille de Franche-Comté, et mourut dans sa 67e année ; il était d’un tempérament robuste, mais les jeûnes et les fatigues continuels l’avaient fort affaibli… Il sçavait presque toutes les langues qu’on parle dans ce vaste continent… Il ne fut guère moins regretté dans la colonie que parmi les Sauvages, mais on y songea beaucoup plus à exalter son bonheur qu’à faire des prières pour le repos de son âme. » (P. 122-3).