Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la rivière St-Jean[1]. Ce nouveau traité ne devait au contraire avoir qu’une existence éphémère ; en fait, il venait à peine d’être conclu qu’il se trouva nul et de nul effet. Et Le Loutre et les Français sont presque invariablement accusés d’avoir fait avorter les belles espérances de paix que l’on avait conçues. Cette accusation pourrait être en soi plausible, si l’on n’avait sous les yeux l’évidence manifeste qui exonère ces personnages de toute ingérence en l’affaire. L’acte sur lequel on s’est fondé pour tenir les Français responsables de la rupture du traité est le suivant[2] :

« Conseil tenu en la résidence du gouverneur, à Halifax, lundi, le 13 avril 1753.

« John Conner et James Grâce qui sont arrivés en ce port hier sur un canot indien, apportant avec eux six chevelures sauvages, ont comparu devant le conseil et ont témoigné en ces termes de ce qui leur était arrivé.

« Les dits Conner et Grâce, accompagnés de Michael Hagarthy et de John Poor, avaient fait voile de ce Port, sur la goélette Dunk, le 6 février, le cap tourné vers l’Est ; ce même soir, ils touchèrent à Jedore ; le lendemain, ils attei-

    membres et délégués de la dite tribu, en leur nom et au nona de la dite tribu et de leurs héritiers, etc. »

    Ce traité comprenait 8 articles. Il se trouve tout entier dans Akins, 682 et seq. — Cf. Can. Arch. (1894). Halifax. Oct. 16, 1752. Hopson to Lords of Trade. (H. 88, B. T. N. S. vol. 13). Ibid. December 6, 1752. Same to same. «  …Sends minute of Councii containing the treaty with one of the tribe of Micmacs…  » (H. 119. B. T. N. S. vol. 13.)

  1. Cf. Can. Arch. (1894.) Whitehall. July 27, 1749. Lords of Trade to Secretary of State (Bedford.) (B. T. N. S. vol. 34, p. 141.) Ibid. Chebucto. Aug. 20, 1749. Cornwallis to Secretary of State (Bedford.) (Am. & W. I. vol. 31, p. 72.)
  2. Le MS. original — fol. 378 — ne donne qu’un pâle résumé du récit de Conner et de Grâce. Nous croyons préférable de le reproduire in-extenso d’après Akins, p. 694 et seq.