CHAPITRE DIX-NEUVIÈME
Les efforts de Le Loutre pour faire émigrer les Acadiens s’épuisèrent bientôt, soit qu’il fût découragé de son insuccès, ou qu’il eût modifié ses idées sur le sujet, soit que les mesures prises par les Anglais pour entraver son projet lui eussent paru insurmontables : nous croyons que ce dernier motif a contribué plus qu’aucun autre à le détourner de cette voie.
D’autre part, à Halifax, il ne fût plus question du serment ; et il est raisonnable de supposer que les Acadiens, se reposant sur la justice de leurs prétentions et l’expérience du passé, durent penser que ce silence équivalait à une acceptation définitive de l’ancien état de choses. Cruelle illusion ! En attendant, tout rentra dans le calme, si bien, que, de 1750 à septembre 1752, date du départ de Cornwallis, les dépêches du gouverneur et les délibérations du Conseil ne font à peu près plus mention des Acadiens, dans un sens ou dans un autre. La remarque la plus importante qui ait été faite à leur sujet, durant cette période, se trouve dans une lettre de Cornwallis aux Lords du Commerce, en septembre 1751 ;