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cultés que la prestation du serment leur attirerait avec les Indiens, comme aussi s’effraient-ils à l’idée qu’ils seraient, de par ce fait, exposés à porter les armes[1]. »

D’après ce qui précède, les Acadiens étaient alors « suffisamment tranquilles pour ce qui était des affaires du gouvernement, mais toujours en dispute les uns avec les autres ». Nous n’avons pas lieu de croire qu’il en fût autrement. Hopson leur avait donné satisfaction sur plusieurs points importants ; et, depuis longtemps, il n’était plus question du serment : c’était tout ce qu’il fallait pour assurer la tranquillité. Quant aux difficultés qui s’élevaient entre eux au sujet des bornes de leurs terres, nous n’avons non plus aucune raison d’en douter. Pouvait-il en être autrement ? il y avait au delà de douze ans que Mascarène, dans une lettre que nous avons déjà reproduite[2], avait imploré les Lords du Commerce de changer les règlements excluant les catholiques de bénéficier des octrois de terres de la Couronne : « Ils (les Acadiens) ont divisé et subdivisé entre leurs enfants les terres qu’ils possédaient, et dont Sa Majesté leur avait gracieusement laissé la jouissance, en retour de leur serment d’allégeance ; et maintenant ils cherchent à avoir de nouvelles concessions que ni le gouverneur (Philipps,) ni feu le lieutenant-gouverneur (Armstrong,) ne s’étaient crus autorisés à leur accorder, vu que les instructions de Sa Majesté sur ce chapitre prescrivent qu’on ne doit concéder des terres nouvelles qu’aux seuls sujets protestants… Si l’on refuse à ces habitants de nouvelles concessions, ils en seront réduits

  1. Nova Scotia Doc. Akins, p. 205-6 Can. Arch. (1894). ii. 235. B. T. N. S. vol. 14.
  2. Cf. notre tome premier, chap. x, p. 307. — Lettre du 15 novembre 1740. Nova Scotia Doc. Akins, p. 108-9-10.