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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/247

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leurs terres, vinrent le voir et lui apporter la réponse à la résolution passée en Conseil, le 27 septembre dernier : cette réponse stipulait que, à moins que le Président du Conseil ne leur donnât l’assurance, de sa propre main, ou n’autorisât le commandant du Fort de la leur donner en son nom, qu’ils demeureraient neutres et seraient exempts de prendre les armes contre qui que ce fût, il leur serait impossible de penser seulement à revenir (sur leurs terres,) vu qu’ils courraient journellement le risque d’avoir la gorge tranchée ou de voir leurs troupeaux massacrés par les Indiens ; et ils donnaient cette réponse comme définitive[1] — Sur ce, il fut résolu que rien d’autre ne pouvait être fait que ce qui avait été passé en Conseil le dit 27 de septembre. »

Cette résolution du 27 septembre avait été passée sous l’administration de Hopson[2] — ; et la présente communication des Acadiens en était la réponse. Mais, depuis ce temps, Lawrence lui-même avait fait des propositions à ces derniers pour les engager à revenir sur leurs terres ; il leur avait déclaré que son intention n’était pas pour le présent de les obliger au service militaire, — c’est-à-dire qu’il ne se liait en rien. Pareille offre, venant de Hopson, eût mérité d’être prise en considération ; de la part de Lawrence, sa valeur était nulle. Il leur fallait quelque chose de plus formel, et sa signature par dessus le marché ; autrement, il leur était impossible de seulement penser à revenir.

Les Acadiens avaient trop de motifs de se méfier de Lawrence pour tomber dans le piège qu’il leur tendait ; et ils

  1. Le MS. original — fol. 434 — où ce document est cité d’après Akins, (p. 211,) porte ici : « and this they gave as their last answer, » tandis que dans Akins il y a : « and this they gave as their first answer. » Qui a raison ? Évidemment Richard. Le mot first, dans Akins, doit être une faute d’impression.
  2. Cf. notre chapitre précédent.