Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faute ou quelque manque de respect envers le gouvernement, que c’est contre leur intention, et que dans ce cas, les Habitans qui l’ont signé ne sont pas plus coupables que les autres. Si quelquefois il se trouve des Habitants embarrassés en présence de votre Excellence, ils supplient très humblement de vouloir excuser leur timidité ; et si contre notre attente il se trouvoit quelque chose de dure sur la dite requette, nous prions votre Excellence de nous faire la grâce de pouvoir expliquer notre intention, ce sont les faveurs que nous espérons qu’il plaira à votre Excellence de nous faire en la suppliant de croire que nous sommes très respectueusement. Monseigneur,

Votre très humble et très obéissants serviteurs.


(Signé par quarante-quatre des susdits habitants, au nom de tous.) »


Cette requête, plus humble encore que la précédente, eût dû suffire, avec un gouverneur simplement humain, à expliquer le sens de la première, et en effacer ce qu’elle pouvait contenir d’offensant, si tant est qu’elle en contînt vraiment. Mais nous allons voir que Lawrence n’entendait se relâcher en rien de ses interprétations.

Le 3 juillet, les députés Acadiens, signataires de la première pétition, furent introduits devant le gouverneur et son conseil, — lequel conseil, après avoir au préalable pris en considération le contenu des dites requêtes, avait été d’avis unanime que « la requête du 10 juin était hautement arrogante et insidieuse, qu’elle constituait une insulte envers l’autorité et le gouvernement de Sa Majesté, et méritait un châtiment exemplaire, et que si les pétitionnaires