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on pas là une nouvelle preuve qu’il cherchait à les tromper ? Qu’il jouait avec eux une partie d’adresse ? Que ses lettres du 1er août 1754, du 28 juin et du 18 juillet suivants, étaient les diverses étapes d’une duperie savante, organisée et mûrie depuis longtemps[1] ?

    them in the colonies from Georgia to New England ; by the end of next month not one will remain. » (H. 311. B. T. N. S. vol. 15.) (Two extracts were sent to Secretary of State on 26th November.)

  1. Si quelqu’un a « joué une partie d’adresse », c’est bien l’auteur d’Acadie, quand il s’est ingénié à bâtir sa thèse impossible de la non-participation de la Métropole dans l’affaire de la déportation des Acadiens. D’après lui, Lawrence agit secrètement et précipite les choses. Acceptons pour le moment cette donnée. Quelle a été l’attitude du Home Government devant le fait accompli ? Et d’abord, citons encore une fois cette lettre des Lords of Trade, en date du 25 mars 1756 : « … Il (Lawrence) a été nommé capitaine général et gouverneur-en-chef de la Nouvelle-Écosse. Ont reçu toutes ses dépêches (de la fin de l’année précédente) avec les documents adjoints. Faut procéder aussi rapidement que possible dans les travaux défensifs (de la Province,) vu que la guerre avec la France semble inévitable. Ont soumis cette partie de sa lettre, (certainement la lettre du 18 octobre, citée note précédente,) concernant la déportation des habitants français, laquelle sera approuvée sans aucun doute… » (Can. Arch. (1894.) B. T. N. S. vol. 36. P. 273.) Si ceci n’est pas péremptoire en faveur d’un acquiescement des Lords au crime brutal commis par leur représentant en Acadie, nous nous demandons ce qui pourrait l’être. L’honnête Bancroft référait à cette lettre quand il écrivait : « The Acadians were despised, because they were helpless… Their papers and records, the titles to their estates and inheritances, were taken away from them. We did, said Edmund Burke, in my opinion most inhumanly, and upon pretences that, in the eye of an honest man, are not worth a farthing, root out this poor, innocent, deserving people, whom our utter inability to govern, or to reconcile, gave us no sort of right to extirpate. » Et Bancroft termine ainsi : « I know not if the annals of the human race keep the record of sorrows so wantonly inflicted, so bitter, and so lasting, as fell upon the french inhabitants of Acadia. » (Hist. of the U. S. vol. ii. The Americain Revolution. ch. vii. P. 426. P. 434. New York. Appleton. 1888.) En note, Bancroft cite une autre lettre des Lords du Commerce au Roi, en date du 25 décembre 1759, (Can. Arch. (1894,) Whitehall, 20 déc. 1759. Same to the King. B. T. N. S. vol. 96, p. 381,) et une lettre des mêmes à Lawrence, en date du 10 mars 1757, où il est dit : « We are extremely sorry to find that, notwithstanding the great expense which the public bas been at in removing the french