Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/83

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diens sur cette question du serment, leur représentant que pour l’instant il était impossible de le leur faire prêter, et que leur départ serait la ruine du pays.

Autant les Anglais avaient d’intérêt à garder les Acadiens, autant les Français en avaient à les faire émigrer. La prestation du serment de fidélité, sous Philipps, avait réglé la question dans un sens favorable à l’Angleterre, et la France semblait y être restée depuis indifférente. Mais la Proclamation de Cornwallis, en retirant les conditions accordées, avait rouvert le débat, et laissait les Acadiens libres de s’éloigner. Il n’y avait pas d’autre moyen de sortir de l’impasse, et c’était d’ailleurs ce que comportait la Proclamation même : ou se soumettre au serment, ou partir.

Cornwallis a caractérisé sévèrement les tentatives des Français pour attirer à eux les Acadiens. Nous les blâmons également. Ou plutôt, nous blâmons la nature des moyens qu’ils ont employés en ce sens, et non le fait en lui-même. Car, la France ayant été partie au Traité d’Utrecht, avait le droit et le devoir d’en surveiller l’exécution. Puisque les Acadiens avaient incontestablement le droit de laisser le pays, les Français avaient aussi celui d’user de persuasion pour les y décider. De persuasion, et pas davantage. Et c’est parce qu’ils ont eu recours à une pression indue et même à la violence que nous les en blâmons. Mais il appartenait plutôt aux Acadiens à leur infliger ce blâme qu’aux

    lence on that head be npproved of ? It is impossible to replace them if they leave. » Hopson to Lords of Trade. Dec. 6, 1752. Halifax II. 120. B. T. N. S., vol. 13, (P. 186 des A. C. pour 1894).

    Et la réponse des Lords of Trade :

    « Whitehall, March 28, 1753 : « …The French inhabitants are not to be forced to take the oath, although it is désirable they should do so… » " Id., Ibid., B. T. N. S., vol. 35, p. 425. (p. 189 des A. C.)