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CHAPITRE TRENTE-DEUXIÈME[1]


COUP D’ŒIL RÉTROSPECTIF SUR L’ADMINISTRATION DE LAWRENCE


L’enchaînement des faits nous montre que son dessein tout de suite conçu fût de déporter les Acadiens. — Des motifs intéressés l’inspiraient. — Ses habiles intrigues afin d’arriver à réaliser son plan sans risquer de ruiner ses ambitions. — Comment il a trompé les autorités britanniques. — Accusations répétées portées contre lui par la population d’Halifax. — Le Secrétaire d’État finit par admettre le bien-fondé de ces charges. — La mort sauve opportunément Lawrence de la disgrâce.


Dans les chapitres précédents, nous avons dit que Lawrence, en concevant et en exécutant la déportation des Acadiens, s’était laissé guider par ce motif : la spéculation sur leurs bestiaux. De ceci, le temps est venu de faire la preuve ; et nous espérons que nos allégués satisferont les plus difficiles. Il est aisé de voir qu’il y avait là matière à une jolie opération financière. Mais nous prions le lecteur de ne pas oublier que nous avons à établir notre affirmation contre un homme d’une habileté rare, dont le pouvoir était absolu, et sur qui ne s’exerçait pratiquement aucun contrôle. Lawrence avait été à même de tracer longtemps d’avance son

  1. Dans le MS. original, fol. 644 — ce chapitre n’a pas de sommaire. Celui que nous mettons est traduit d’après l’anglais.