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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/125

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fait expédier 3,600 porcs et près de 1,000 têtes de bestiaux. À deux reprises revient l’assertion formelle qu’il ne fût rendu compte ni du butin pris à Beauséjour, ni du bétail ravi aux Acadiens, si ce n’est, et ceci ajoute un grand poids à l’accusation et lui donne plus forte couleur de vérité, une petite quantité ; et encore Lawrence avait-il certifié que cette dernière provenait des envois du gouverneur Shirley.

Brown avait pu causer, avec les signataires mêmes de la requête, des faits qui y étaient allégués : Lawrence étant mort depuis longtemps, il ne pouvait y avoir aucun intérêt de leur part à tromper celui qu’ils renseignaient. D’ailleurs, celui-ci avait pu, par des voies diverses, vérifier leurs assertions ; et, en mettant en tête de leur requête les mots : Caractère de Lawrence, il signifiait par là qu’il l’acceptait comme fondée en substance. Toujours dans les Documents inédits sur l’Acadie, publiés par le Canada-Français, venant immédiatement après une dépêche des Lords du Commerce à Belclier, en date du 3 mars 1761, et relative aux accusations de mauvaise administration militaire et financière portées contre Lawrence, il y a la pièce suivante intitulée : « Extrait des MS. du Dr. Brown concernant les abus commis par Lawrence. »

« Avec un ton de malice propre aux gens de la Nouvelle Angleterre, cette exclamation s’ensuit :

« Combien méchants étaient ces hommes qui ont ainsi trompé leur pays, et de la sorte exposé la colonie et les sujets de Sa Majesté à être victimes de coups portés de Louisbourg ou du Canada. De pareils personnages se seraient réjouis sans doute de voir cette importante colonie annexée à la couronne de France, de façon à n’avoir jamais à rendre compte des abus de confiance qu’ils avaient commis ou des