Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/155

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tome deuxième de son Histoire[1]. Murdoch y reproduit une dépêche du gouverneur Legge au Secrétaire d’État, lord Dattmouth, dans laquelle il est évidemment question de ces octrois de terre dont parle Haliburton. L’on y voit qu’ils ne furent pas du goût des Lords du Commerce ; que, de 20,000, ils furent, on mandamus, réduits à 5,000. Quelques-uns des noms des concessionnaires sont donnés en passant, entr’autres celui de Belcher, qui administra la province à la mort de Lawrence, et celui de Morris, d’arpenteur devenu juge, auteur du remarquable Mémoire que nous avons analysé, dans lequel il concluait que les Acadiens « devaient, à tout événement, être déracinés[2]. Nous ignorons si Lawrence s’était fait sa part dans ces généreux octrois. Sa prédilection semble avoir été pour le bétail, et les objets aisément convertibles en espèces sonnantes. Mais l’on ne peut douter qu’il ne se soit attribué la part du lion. Tout cela n’était-il pas de nature à ouvrir les yeux de Parkman sur les motifs de la déportation ? Ne dirait-on pas, au contraire, que, de propos délibéré, il les a fermés à tout ce qui pouvait lui donner la solution du problème, préférant égarer le lecteur dans d’indignes Pichonneries ?

Nous croyons avoir tenu nos promesses concernant la preuve à faire de mobiles intéressés de la part de Lawrence. Bien difficile serait celui qui exigerait davantage. Nous ne pouvions produire le résultat d’une enquête menée régu-

  1. Pour une fois, l’auteur donne une référence qui se trouve être juste. Le document dont il parle est aux appendices du ch. XXXVII de Murdoch. Cf. Can. Arch. (1894) — 1774, Halifax. September 28. Legge to Secretary of State (Darmouth.) — Col. Cor. vol.9. — C’est le document dont il est ici question.
  2. Cf. notre tome II, ch. XXVII.