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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/162

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les archives de l’époque ; leurs soupçons en ont été éveillés ; et leurs conclusions ont été une condamnation du forfait. Le Dr. Brown est le seul qui, par sa position, le lieu et le temps où il vivait, a pu éclaircir ce mystère. Son manuscrit, retrouvé après un long sommeil, contient la solution du problème qui se posait depuis plus d’un siècle.

Mais nous regrettons de dire qu’il s’est rencontré un écrivain, un seul, il est vrai, superficiel ou malhonnête, qui, renchérissant sur ses prédécesseurs, torturant à nouveau des documents déjà torturés et tronqués, ne tenant aucun compte des règles qui doivent guider l’historien, a eu recours à tous les subterfuges pour justifier ce qui pourtant ne pouvait l’être[1]. Cet écrivain est Parkman. Pour dire toute notre pensée, de tous les auteurs que nous connaissons et qui ont écrit sur la question acadienne, il est le plus subtilement partial, le plus expert en l’art de tromper[2]. Son ouvrage est le premier que nous ayons lu sur le sujet ; et nous avouons, en toute humilité, avoir été sa dupe ; longtemps nous avons cru à sa droiture ; nous l’avons défendu contre des attaques.

  1. Voici le texte même du MS. original, — fol. 683 — : « D’autres, nous regrettons de le dire, superficiels ou malhonnêtes, renchérissant sur les autres, torturant des documents déjà torturés et tronqués, ne tenant aucun compte des considérations qui doivent guider l’historien, ont tenté tous les subterfuges pour justifier l’injustifiable. De ce nombre, et à peu près seul, se trouve Parkman. »

    En marge de ce paragraphe, le traducteur a mis la réflexion suivante : « Le pluriel ici est étrange, vu qu’il se réduit à un seul. » — L’on ne s’étonnera donc pas que nous ayons ramené ce texte au singulier, puisqu’en effet la pensée de l’auteur visait un seul homme, Parkman.

  2. Après expert dans l’art de tromper, le MS. original, même fol. contenait ce membre de phrase qui a été subséquemment biffé et vis-à-vis duquel le traducteur avait mis : répétition inutile, — à savoir : « qu’il nous ait jamais été donné de livre. »