Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/180

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cide. D’une façon générale cependant, il se tait sur les défauts et les fautes et ne se prononce que sur les qualités ou les traits de caractère susceptibles d’une interprétation élastique, et qui peuvent être considérés comme bons ou mauvais selon les circonstances. De l’expulsion, et de Lawrence, il se borne à dire :

« Lawrence fût engagé à fond dans l’expulsion (des Acadiens), et l’éloge ou le blâme, peut-être les deux à la fois, que mérite cet acte, lui sont surtout dûs. C’était un homme inflexible en ses desseins, et qui tenait le pouvoir en des mains qui étaient loin d’être faibles. Énergique et résolu, c’est avec un succès marqué qu’il s’attacha à établir et à consolider l’autorité britannique en ce pays. Il conquit le respect et la confiance de son gouvernement et des colons de la province[1]. »

Des Acadiens, il n’a que de l’admiration pour leurs qualités en même temps que de la pitié pour leur triste sort :

« … Le destin mélancolique des Acadiens, chassés violemment de leur pays, dispersés en des terres étrangères, parmi des populations qui ne pouvaient les comprendre, offre un tableau qui n’est rien moins qu’agréable à contempler. S’il nous faut admettre que l’Angleterre ne pouvait espérer exercer un contrôle réel sur leur province tant qu’ils l’habitaient, d’autre part tous nos sentiments d’humanité sont choqués par la déportation même, et davantage encore par la manière dure selon laquelle elle a été opérée. Expédiés dans les autres colonies sans que celles-ci eussent préalablement consenti à les recevoir, et où peu ou point de mesures avaient été prises pour subvenir à leurs besoins dès leur

  1. Hist. of N. S. vol. II, ch. XXVII, ad fin. p., 394.