Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/196

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L’occupation des Acadiens était l’agriculture et l’élevage des bestiaux ; et, malgré le reproche que semble leur faire Parkman de n’avoir pas tiré parti des ressources que leur offraient la chasse et la pêche, nous considérons que leurs préférences pour l’agriculture prouvaient chez eux une civilisation supérieure à celles qu’ils eussent marquée en cédant à M l’esprit d’aventure ». Il est probable que Parkman eût, dans tous les cas, trouvé matière à critique et surtout s’ils eussent été ce qu’il leur reproche de n’avoir pas été. Nous voyons, dans l’état dressé par Winslow, que la moyenne, par famille, dans le district des Mines, était de vingt-trois bêtes à cornes, trente moutons et quatorze porcs. Cette moyenne serait considérable, croyons-nous, même de nos jours, et devait l’être bien davantage alors : pareille accumulation avait quelque chose d’étonnant, si l’on songe qu’elle était le lent produit de quelques têtes de bétail importées dans le pays soixante quinze ans auparavant. Cinquante ans après que les terres des Acadiens eurent été livrées aux colons anglais, la population du Bassin des Mines n’excédait pas celle qui l’habitait au temps de la dispersion[1], encore que ces colons se fussent implantés en nombre bien supérieur à celui des pionniers Acadiens, et qu’ils se fussent trouvés sur des terres toutes prêtes pour la culture, tandis que les premiers Acadiens avaient eu à accomplir de durs travaux de défrichements et à drainer des marécages. Bien que leurs successeurs fissent grand

  1. Dans le MS. original — fol, 713 — la phrase s’arrête ici ; nous la complétons d’après la version anglaise (II. P. 184 ;) cela est nécessaire pour faire ressortir toute la pensée de l’auteur, qui établit une comparaison tout à l’avantage des Acadiens.