Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/20

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Nous renonçons à analyser les sentiments qui se heurtèrent dans les esprits en entendant la lecture du document d’infamie éternelle que nous allons transcrire. Les grandes douleurs sont muettes.


« Messieurs,

« J’ai reçu de son Excellence le Gouverneur Lawrence la commission du roi, que j’ai entre les mains. C’est par ses ordres que vous êtes réunis pour que vous soit manifestée la résolution finale de Sa Majesté envers les habitants français de cette sienne province de la Nouvelle-Écosse, qui depuis près d’un demi-siècle, se sont vus traiter avec plus d’égard qu’aucun autre de ses sujets en aucune autre partie de ses possessions. Quel cas vous avez fait de ces égards, vous le savez mieux que personne.

« Le devoir que j’ai maintenant à remplir, bien qu’impérieux, est très désagréable à ma nature et à mon tempérament comme il vous le sera à vous-même, qui êtes de la même espèce que moi. Mais il ne m’appartient pas de m’opposer aux ordres que j’ai reçus ; mon affaire est d’y obéir. Par conséquent, je vais, sans hésitation, vous faire connaître les ordres et les instructions de Sa Majesté, à savoir :

« Que vos terres et vos maisons et votre bétail et vos troupeaux de toutes sortes sont confisqués au profit de la Couronne, avec tous vos autres effets, excepté votre argent

    the french inhabitants appeard… at the Church… amounting to 418 of their best men… » (P. 94) Ce nombre renfermait-il aussi les enfants de dix ans et au dessus ? Il est difficile de le supposer, si l’on s’en tient aux termes mêmes employés par Winslow. « 418 de leurs meilleurs hommes » semble exclure les enfants, et peut-être même les vieillards.