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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/248

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qu’ils tenaient beaucoup, ne renouvela sérieusement ses tentatives qu’en 1758, alors que les Lords du Commerce l’avaient obligé à créer une chambre d’Assemblée. Le gouverneur lança une proclamation dans laquelle il invitait particulièrement les habitants de la Nouvelle-Angleterre à venir s’établir sur ces terres vacantes ; et il insistait fortement sur ce point que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse était en tout semblable à celui du Massachusetts, du Connecticut, etc. C’est à partir de ce moment, dit Haliburton, « que le courant de l’émigration, venant des colonies du Continent, commença à couler de façon régulière et continue. De Boston il arriva six vaisseaux, portant deux cents colons ; du Rhode Island, quatre goélettes contenant cent passagers. New London fournit cent émigrants et Plymouth cent quatre-vingts[1]. »

« Le canton de Cornwallis, dit le même auteur, surnommé le jardin de la Nouvelle-Écosse, a été colonisé en même temps que Horton (Grand-Pré et Rivière-aux-Canards,) et par des gens qui vinrent du même endroit, le Connecticut. Ils avaient fait voile ensemble sur une flotte de 22 vaisseaux, convoyés par un bric armé de 16 canons et commandé par le capitaine Pigot. Ils arrivèrent le 4 juin 1760 et prirent possession des terres autrefois occupées par les Acadiens. À l’endroit où ils débarquèrent, ils trouvèrent une soixantaine de charrettes à bœufs, et autant de jougs, qui avaient servi aux infortunés Français pour charrier leurs effets vers les vaisseaux qui les avaient emmenés en exil… Ils rencontrèrent aussi quelques familles d’Aca-

  1. Référence donnée dans MS. original, id. fol : — Haliburton. I, 234.