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CHAPITRE TRENTE-SEPTIÈME


LES ACADIENS DANS LA CAROLINE DU SUD, LA GÉORGIE ET AILLEURS.


Le sort des Acadiens réfugiés à Philadelphie fut, certes, bien lamentable ; mais nous avons des raisons de croire que celui des autres proscrits ne le fut pas moins. La législature de Pensylvanie fut souvent, il est vrai, impitoyable à leur égard ; cependant la charité privée, stimulée par le zèle du bon Antoine Bénezet, vint à leur assistance avec une sollicitude digne d’éloges. Même en ce qui concerne la législature, nous avons la preuve qu’à plusieurs reprises elle s’est occupée d’eux d’une manière effective. C’est même à ce fait que nous devons d’être mieux renseignés sur ce groupe d’exilés que nous ne le sommes sur d’autres. Philadelphie était déjà à cette époque un centre assez considérable. Si cette assistance, qui ne s’adressait qu’à 450 personnes, et bientôt à moins de la moitié de ce nombre, y a paru si onéreuse et fût l’occasion de tant de requêtes à l’assemblée des représentants, l’on peut s’imaginer quelle a dû être la misère endurée par les groupes du Maryland, de la Virginie, de la Caroline et de la Géorgie, et les ravages que le climat de ces endroits, fatal à des gens du Nord, fit dans leurs rangs. Ils étaient là environ 4,000, disséminés en trois ou quatre lieux. La charité, publique ou privée, se considérait impuissante à venir en aide à tant de monde : c’est proba-