Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/313

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les cinq années qui suivirent, il se mit à la disposition des officiers français, qui l’employèrent à soulever les tribus sauvages et à les accompagner dans leurs sanglantes expéditions. Chaque fois qu’il abattait un ennemi, il faisait une entaille sur la crosse de son fusil. Ce fusil a été conservé par ses descendants, et l’on n’y compte pas moins de vingt-huit marques.

« Au printemps de 1760, Noël Brassard était de retour à Ristigouche. Quand le marquis de Danjac vint s’y réfugier avec ses quatre vaisseaux, il réclama le privilège de servir un des canons qui furent débarqués sur la pointe à la Batterie pour défendre l’embouchure de la rivière. Les artilleurs se firent tuer sur leurs pièces, et Noël Brassard, qui s’était battu comme un lion, pointait le dernier canon resté sur son affût, quand il fut coupé en deux par un boulet[1]. »

Lawrence faisait allusion aux exploits de Brassard, Gauthier et Le Blanc[2], lorsqu’il écrivait : « … ces brigands de grands chemins, devenus pirates, ont eu la hardiesse d’équiper des chaloupes avec lesquelles ils sont venus croiser sur nos côtes ; déjà seize ou dix-sept de nos vaisseaux, dont quelques-uns avaient une grande valeur, sont tombés entre leurs mains[3]. »

En autant que nous pouvons en juger par les maigres documents que nous possédons, il ne semble pas que la po-

  1. Chapitre II. P. 20 et 55.
  2. Le MS. orig. — fol. 805 — porte ici la note suivante : « Ce Jean Le Blanc était fils de Jean Le Blanc et de Marguerite Richard, sœur d’un de mes ancêtres René Richard, mort à St-Grégoire, district des Trois-Rivières, en 1776. »
  3. N. S. B. Lawrence to Lords of Trade. Halifax. Sept. 20th 1759. P. 308.