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La tâche de dresser la généalogie des familles acadiennes n’est pas facile.

Pour procéder avec méthode il faut d’abord établir que l’arrivée des familles primitives en Acadie, remonte à l’expédition du commandeur de Razilly en 1632, car sauf les La Tour, on ne trouve pas en Acadie de descendants des colons qui y vinrent avec de Monts et de Poutrincourt.

Les Acadiens descendent donc presque tous des « trois cents hommes d’élite » — d’après la Gazette de Renaudot — venus avec de Razilly. Ils descendent aussi des immigrants français venus avec d’Aunay de Charnisay, de 1639 à 1649, et avec Charles de Saint-Étienne de La Tour en 1651 ; et de quelques petits contingents d’immigrants venus ultérieurement.

Quant aux Le Borgne, ceux-ci semblent avoir très peu contribué à faire venir des colons en Acadie.

Les premiers colons qui s’établirent d’une manière permanente en Acadie, y arrivèrent donc en 1632. Il faut remarquer que les « trois cents hommes d’élite » du commandeur de Razilly n’étaient pas tous mariés, car à l’exception de 12 à 15, les autres sont inscrits comme « engagés célibataires » qui plus tard épousèrent des jeunes filles venues de France. Cependant il est probable que plusieurs d’entre eux restèrent célibataires et retournèrent dans leur pays natal à l’expiration de leur engagement.

Trois frères capucins vinrent avec de Razilly pour prendre charge des missions acadiennes ; ils furent suivis par d’autres religieux de leur ordre jusqu’en 1654, époque où l’Acadie passa sous la domination anglaise.

Comme les premiers colons étaient accompagnés de leurs missionnaires, il serait intéressant de s’assurer si les registres où furent sans doute consignés durant cette période, les baptêmes, les mariages et les sépultures, existent encore. Ces registres auraient une importance exceptionnelle et nous indiqueraient de quels endroits en France sont sorties les premières familles acadiennes. J’espère que les recherches qui se font actuellement en Europe, nous révéleront l’existence de ces documents, soit au Vatican ou à Senlis.

Pendant une période de dix ans à peu près, de 1654 à 1664, aucun missionnaire n’a résidé à Port-Royal. Les jésuites qui résidèrent à Chedabouctou et à Miscou, baie des Chaleurs, de 1657 à 1662, visitaient probablement Port-Royal de temps à autre. Néanmoins aucun de leurs registres n’a pu être découvert.

Nous avons vu que l’Acadie passa sous la domination anglaise durant l’été de 1654. Bien qu’elle fut restituée à la France par le traité de Bréda, ce ne fut qu’en 1670 que le chevalier de Grandfontaine prit possession des forts au nom du roi de France et établit ses quartiers généraux à Pentagouët, aujourd’hui Penobscot dans l’État du Maine.

Il fut fait un recensement nominatif de toute l’Acadie en 1671. Il fut fait un recensement nominatif du district des Mines en 1698 et la lettre de Villebon du 3 octobre 1698, indique que ce recensement fut envoyé au ministre de la Marine à Paris.

M. Biggar a été chargé de rechercher en France l’original de ce document