Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/10

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titre d’archiviste pour le compte du gouvernement du Canada. Son dessein était de le publier en France, après l’avoir révisé et annoté. Le temps lui en manqua, et peut-être aussi le goût et la patience. Car il n’était pas ce qui s’appelle un homme d’érudition. Il avait, à un haut degré, les dons du penseur, du philosophe ; son esprit aimait à embrasser les larges horizons, se plaisait aux vues d’ensemble ; mais il ne s’était pas habitué aux minutieuses méthodes de recherches qui caractérisent l’école historique moderne. Quand il dut revenir au pays en mil neuf cent trois, avec une santé brisée, et pour y mourir bientôt, laissa-t-il là-bas l’ouvrage qui lui avait coûté tant de peine, et qu’il avait conçu dans une sorte de fièvre et d’enthousiasme ? Est-il vrai qu’un ami intime, Victor Tantet, s’était offert à l’éditer, après l’avoir d’abord mis au point ? Après la mort tragique de ce dernier, en mil neuf cent huit, un publiciste canadien, établi depuis longtemps à Paris, M. Buron, proposa-t-il à son tour de donner enfin aux lettres françaises ce travail que tant de personnes réclamaient ? Toutes ces choses nous ont ont été affirmées, sans preuves. Ce qui est certain, — et cela seul importait — est ceci : lorsqu’il fut décidé que nous allions entreprendre nous-même de publier en français l’ouvrage de notre cousin Édouard Richard, dussions-nous pour cela, à défaut de l’original, nous guider d’après le texte anglais, et, — besogne ingrate et peu satisfaisante — faire une traduction d’une traduction, des démarches sérieuses et directes, faites au bon endroit par M. Auguste Richard, aboutirent à un résul-